Pistes cyclables : fréquentation en augmentation à Cergy-Pontoise

Grâce aux nouveaux aménagements effectués par les collectivités (pistes du bd de l’Oise à Cergy, du bd Delarue à Pontoise, doubles-sens cyclables à Pontoise), les comptages effectués par l’agglomération de Cergy-Pontoise montrent que le nombre de cyclistes est en augmentation depuis deux ans. Les comptages effectués sur 4 points à Cergy, Osny et Pontoise montrent une augmentation de 35 % de fréquentation des pistes cyclables entre juin 21 et juin 22 (entre 163 et 211 passages quotidiens sur ces 4 points en 2022) après une première augmentation constatée à la sortie du confinement de 2020. Les grincheux qui disent qu’il n’y a pas de vélos sur les pistes ne sont pas objectifs. Cela fait ainsi des centaines de voitures en moins dans les rues.

Coronapiste à Cergy

A Cergy-Pontoise, 25% des salariés habitent à moins de 5 km de leur travail et pourtant moins de 2 % des déplacements domicile-travail se font à vélo. Alors qu’attendent les habitant.e.s de Cergy-Pontoise pour s’y mettre ? Ils attendent de pouvoir circuler en sécurité sur leur vélo, comme dans les grandes villes telles que Lyon ou Grenoble. Ils attendent de pouvoir stationner en sécurité dans les écoles, les universités, les entreprises ou à proximité des commerces et gymnases. Tant que les cyclistes ne se sentiront pas en sécurité, ils hésiteront à choisir le vélo pour aller au travail, ou à l’Université. Un cycliste qui emprunte le bd de l’Hautil ou le bd de l’Oise et arrive sur un rond-point non sécurisé a peur, un cycliste qui descend le bd d’Ecancourt et doit traverser trois rues pour arriver sur le pont ne prendra pas son vélo pour aller au travail. Un étudiant qui emprunte le bd Delarue et se retrouve au pont de Pontoise n’osera pas se rendre à l’Université à vélo. Un parent ne laissera pas son enfant aller à l’école à vélo ou en trottinette s’il n’y a pas un trajet sécurisé.

Une ville cyclable, cela se décrète. Pourquoi les Pays-Bas, et de nombreuses grandes villes françaises sont devenus cyclables ? Parce que leurs dirigeants ont eu le courage politique de réduire la place de la voiture pour rendre leurs territoires aux mobilités actives (trottinettes, vélos, marche à pied). Anne Hidalgo a dû affronter la foudre des automobilistes pour rendre les voies sur berges aux piétons et cyclistes et maintenant qui reviendrait en arrière ? Il y a beaucoup d’argent pour les aménagements cyclables, l’apprentissage du vélo, les stationnements, argent de la région (qui finance le RER vélo à 60 %), de l’état, du département. Il faut en profiter et c’est maintenant à la CACP et à nos communes de favoriser le vélo et non la voiture.

Début 2022, nous en étions à 134 kilomètres d’aménagements cyclables jalonnés, 900 arceaux (Schéma directeur cyclable voté en avril 22) et un linéaire cible à terme à 250 km. Quel terme ?, on ne sait pas. Car la réalité, c’est 8 millions d’euros consacrés au vélo pour les 6 prochaines années, soit 5,6 € /an/habitant, et seulement 8 km de nouvelles pistes sur toute l’agglomération pour les trois prochaines années.
Et une « Vision 2030 » dans ce Schéma directeur bien peu ambitieuse; elle se limite en tout et pour tout à ces deux phrases creuses : « Voir la pratique cyclable augmenter fortement d’ici 2030, pour tirer parti du potentiel cyclable considérable de Cergy-Pontoise pour tout type d’usage (vélo du quotidien et loisirs), et contribuer ainsi à l’amélioration de son bilan carbone, de la santé des habitants et de leur pouvoir d’achat. Des indicateurs tels que la part modale du vélo, les mesures de trafic cyclable, le niveau d’utilisation des stationnements ou le chiffre d’affaires d’activités marchandes liées à l’usage du vélo sont susceptibles de permettre d’évaluer les progrès enregistrés. »
En Ile de France on ne le dit pas assez, le nombre de tués à vélo est stationnaire en 2022, avec 9 décès. Mais à Cergy-Pontoise, il faut être motivé.e pour se déplacer à vélo.
C’est en aménageant la voirie, les carrefours et les axes majeurs dans leur continuité qu’on change massivement les habitudes de déplacement. C’est de la responsabilité de notre Président d’Agglomération d’y consacrer un budget digne de cet enjeu.